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La sémantique générale

Dernière mise à jour : 23 sept. 2023

Alfred Korzybski 1879 - 1950


Korzybski était ingénieur, expert des services de renseignements et des sciences humaines. Il initia une discipline sur le recul critique de nos réactions (non verbales et verbales) aux événements au sens large, et nos interactions avec les autres.


Avant lui, vers 1900, Bertrand Russell et George Edward Moore fondent la philosophie analytique anglo-saxonne, qui sera la source du savoir de Korzybski.

Elle attirera Wittgenstein et plusieurs penseurs européens qui migrèrent aux États-Unis pendant les années 1930 pour fuir la menace nazie.


Plusieurs logiciens considèrent à l'époque que la vocation du langage est de décrire le monde d'une façon claire par la rigueur du langage mathématique.


Ils définissent alors une logique non-aristotélicienne (Vogt, 2001) renonçant par exemple au principe d'identité. Il ne faut pas confondre le mot et la chose : le mot « pommier » ne donne évidemment pas de pommes, et le mot « chien » n'aboie pas.
















Dans le cadre thérapeutique, il s'agit de réagir intellectuellement au sens des phrases sans s'arrêter émotionnellement au signal des mots.


La sémantique générale de Korzybski étudie la façon dont nous réagissons vis-à-vis de nos processus de perception et la façon dont nous produisons du sens dans l'expérience du monde, ainsi que comment nous jugeons différents aspects de la vie quotidienne en fonction de nos croyances, en particulier de nos valeurs.


Sa théorie est présentée en 1935 dans Science and Sanity : An Introduction to Non-Aristotelian Systems and General Semantics.




















Il s'interroge : « Quelle est la caractéristique spécifique des humains qui en fait des humains ? »


Il analyse les processus neurologiques et socioculturels qui permettent aux hommes de créer, de conserver et de transmettre ce qu'ils ont appris individuellement au profit des générations futures. Il nomme cette capacité neurologique spécifique le « timebinding ».


L'observation générale des réactions humaines quotidiennes montre que nombre de personnes dites « normales » sont plus ou moins désorientées dans l'espace-temps. Les patients des hôpitaux psychiatriques présentent souvent des désorientations aiguës relatives au « qui », au « où », et au « quand ».


Les médecins familiarisés avec la sémantique générale traitent souvent de tels cas avec succès, appliquant ces nouvelles méthodes extensionnelles en psychothérapie pour éliminer l'identification du passé avec le présent, etc., réorientant ainsi l'individu dans l'espace-temps.


Les prémisses du système non-aristotélicien peuvent être exprimées par la simple analogie de la relation d'une carte avec le territoire :

1) Une carte n'est pas le territoire.

2) Une carte ne représente pas tout le territoire.

3) Une carte est autoréflexive, en ce sens qu'une carte « idéale » devrait inclure une carte de la carte, etc., indéfiniment.


Appliquées à la vie courante et au langage, les prémisses s'expriment ainsi :

1) Un mot n'est pas ce qu'il représente.

2) Un mot ne représente pas tous les « faits », etc.

3) Le langage est autoréflexif, en ce sens que nous pouvons, dans le langage, parler à propos du langage.



« De façon générale, les êtres humains s’installent dans des croyances, des attitudes, des opinions et des philosophies à l’aide de phrases intériorisées puisées à même leur langage intérieur[…] Presque toutes ces recherches ont démontré qu’une forte incitation à modifier des croyances ou des philosophies entraînait également une importante modification des émotions et des schèmes du comportement[…] notre méthode mettait efficacement en pratique les enseignements d’Alfred Korzybski. » (Ellis & Harper, 2007, p. 11)


Références :

Ellis, A., & Harper, R. (2007). La thérapie émotivo rationnelle. Genève: Ambre Editions.

Vogt, A. V. (2001). Le monde des non A. J'ai lu.

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